La Fabrique de l’Info revient après un an d’absence. Et quelle année. Il y a un an, Jacques Chirac venait de lâcher son dernier souffle. Il y a un an, le prix Nobel de la paix 2019 était remis à l’homme politique éthiopien Abiy Ahmed, pour ses actions ayant conduit à la résolution du conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Et surtout, surtout, il y a un an, la bise était une coutume, le masque un objet abscons et la perspective d’une pandémie mondiale, une vaste blague. Tout le monde connaît la suite. En pleine pandémie mondiale, alors que les cours sont à distance, nous, étudiant.e.s de master 2 de l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine, avons relevé le défi de réaliser notre webzine annuel depuis chez nous, sans nous voir. Le thème de cette 12ème édition ? Un autre défi, celui des journalistes face aux algorithmes.

Faire une recherche Google. Rencontrer quelqu’un sur Tinder. Commander des courses en ligne. Ou encore admirer des photos sur Instagram. Les algorithmes imprègnent nos vies. C’est donc naturellement qu’ils ont aussi fait leur entrée dans la sphère journalistique.

Notre vie s’est fortement virtualisée ces derniers mois. En tant que journalistes, nous avons dû tout réinventer pour continuer à produire de l’info, et nous approprier toujours plus ce nouveau plateau de jeu, le numérique, et ses pions, les algorithmes. 

Ces formules mathématiques se font leur place dans les rédactions et régulent le référencement des articles sur le web. Pourtant, pour la jeune promotion de journalistes connectés que nous sommes, c’est un sujet encore méconnu, fantasme inquiétant pour certains, machines obscures pour d’autres.

On peut, grâce à ces outils, générer des articles automatiquement ou vérifier la véracité d’une vidéo. Mais leur opacité inquiète. Alors faut-il tout miser sur les algorithmes ou rester prudents ? Sont-ils des adversaires ou des alliés dans le grand jeu médiatique ? 

Certain.e.s ont décidé de jouer le jeu des algorithmes, malgré les contraintes qu’ils imposent, afin d’en tirer parti coûte que coûte. D’autres, plus sceptiques, tirent leur épingle du jeu en rusant, en contournant leurs règles, avec distance, voire méfiance envers les algorithmes. Les plus téméraires tentent de changer les règles du jeu, en faisant de ces boîtes noires opaques que sont les structures algorithmiques des sujets d’enquête. Ils et elles essaient de renverser la table. De faire plier des entreprises, voire des Etats. 

“Journalistes et algorithmes : quitte ou double ?”, la 12e édition de la Fabrique de l’Info est lancée ! Bonne lecture !

Juliette Pierron et Christophe Hosebian-Vartanian